De algemene staking van 1932 begon op 7 juli in de Borinage, toen mijnwerkers spontaan het werk neerlegden uit protest tegen de dalende lonen, armoede en werkloosheid tijdens de Grote Depressie.
Wat startte als een lokale actie, groeide uit tot een nationale beweging, mede aangewakkerd door communistische agitatie.
De staking kreeg op sommige plaatsen een opstandig karakter. In de Borinage werd het kasteel van de mijndirecteur van “La Providence” geplunderd en in brand gestoken. Bij een treffen met de rijkswacht in Marchienne vielen twee doden, en honderden arbeiders werden gearresteerd.
In het kasteel van Heers heeft Urbain een brief gevonden van een zekere Arthur aan zijn dochter, waarin hij de ellende en strijd van de arbeiders beschreef — een persoonlijk getuigenis van een bewogen tijd.
De staking eindigde op 9 september 1932, zonder dat de arbeiders hun eisen ingewilligd zagen, maar ze bleef een symbool van verzet en solidariteit in de Belgische geschiedenis.
Wie Arthur en zijn dochter waren hebben wij niet kunnen achterhalen.

Marcinelle, le 13 juillet 1932
Ma bien chère fille,
Nous avons reçu votre lettre ce matin.
La chose est donc décidée pour vendredi matin. Nous pierons bien, pour la réussite de l’opération et pour votre prompt rétablissement. Une chose que vous omettez de nous dire, c’est à quelle clinique vous allez ; veuillez faire connaître l’adresse exacte, car j’irai vous rendre visite. En attendant nous vous souhaitons bonne chance.
Des nouvelles maintenant sur le mouvement révolutionnaire. Vendredi les grévistes du Borinage sont arrivés faire arrêter les charbonnages et les ateliers. Ils se sont rendus à la Providence où ils ont réussi à faire arrêter une partie de l’usine. Le samedi matin les grévistes du bassin ont fait arrêter tout ce qui travaillait encore.
C’est alors que l’on a fait appel à la gendarmerie et à l’armée. Pendant la nuit de samedi à dimanche, une bande de communistes envahit la route de Mons, se dirigea vers le château du Directeur de la Providence, dépava la route, coupa les poteaux téléphoniques et télégraphiques, barra la route. Les communistes envahirent ensuite le château. Ils pillèrent, brisèrent les meubles, boivent les bouteilles de vin et mettent le feu au château dont il ne resta que les murs. Impossible aux pompiers et aux…

gendarmes d’approcher à cause des barricades.
La journée du dimanche a été fertile en incidents.
Route de Mons, Marchienne, État. Roux, charges continuelles des gendarmes contre les communistes. Résultat : plusieurs blessés gravement dont quelques-uns sont morts de leurs blessures.
Dimanche soir à 7:30 h, il y a eu un meeting communiste sur les marches de l’Église de La Docherie ; tout s’est passé dans le calme et dans un cri.
Les communistes allaient risqué le gros coup lundi matin à 10 h à Charleroi. Réunion et meeting sur la place du manége, mais les mesures étaient prises. La place était entourée d’autos-mitrailleures et de chars d’assaut, garsué d’une centaine de gendarmes. Les communistes firent leur meeting, puis les gendarmes et la cavalerie dispersèrent les groupes qui se dirigerent vers Gilly. Ils revienerend dans l’après-midi et se portèrent vers le Palais du Peuple pour assieger Les gendarmes arrivent et chargent à plusieurs reprises dans les foules. La soirée et la nuit du lundi au mardi furent calmes.
Mardi, journée et soirée calmes. Toutes les charges sont licenciées, Fernand et Leon sont encore à la maison, car tous les employés de La Docherie sont menacés de représailles s’ils se rendent au bureau. Les usines, les ponts de chemin de fer, les passages à niveau sont gardés par des soldats avec mitrailleuses. Tous les chefs communistes sont sous les verrous et beaucoup d’arrestations sont opérées à Charleroi, La Docherie…

et les environs.
D’autres nouvelles à plus tard.
Recevez, ma bien chère fille, les meilleurs embrassements de nous quatre.
Votre père,
Arthur
À cause des troubles la fête de Monsieur le curé n’aura pas lieu le 17. Elle est remise à une date ultérieure.
Met dank aan Urbain Vrijdaghs
Georges Vanschoonwinkel november 2025